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La bourse d’excellence Haïti-France lancée à Paris



Ce ne seront pas des bourses « parlementaires » même si l’instigateur du projet est un député. Jerry Tardieu l’assure. Le député de Pétion-Ville s’est félicité de la « matérialisation » du premier grand projet des groupes d’Amitié Haïti-France et France-Haïti à l’Assemblée nationale française et au Parlement haïtien. Ce projet vise à octroyer des bourses d’excellence aux étudiants haïtiens pour compléter leur formation dans « les meilleures universités et écoles » de la France. Accueilli en audience privée par le président de l’Assemblée nationale française, Jerry Tardieu a salué la BRH qui a accepté de financer la première cohorte d’étudiants. Et invite d’autres institutions privées et publiques à supporter une telle initiative


En attendant que d’autres institutions emboîtent le pas, le gouverneur de la BRH se dit fier que l’institution qu’il dirige soit partenaire dans ce projet. « Au niveau de la BRH, nous avons une culture d’excellence et avons également cette pratique d’aider les jeunes Haïtiens à devenir des intellectuels avertis qui puissent réfléchir sur les problèmes sérieux du pays », a indiqué Jean Baden Dubois.


Pour le gouverneur, une nouvelle Haiti n’est pas possible sans des gens formés pour répondre aux énormes défis auxquels le pays fait face depuis plusieurs décennies. « Quand nous avons été approchés par le député Jerry Tardieu et le Groupe d’amitié Haïti-France pour ce partenariat, nous avons automatiquement sauté dessus parce que ça rentre dans notre mission », a confié M. Dubois, soulignant que la BRH supporte depuis plusieurs années des jeunes étudiants qui ont montré une certaine excellence dans leur formation académique.


Si le staff de la BRH comporte plus d’une centaine de cadres avec maîtrise et doctorat, c’est grâce à la formation. « Nous voulons que ce soit quelque chose de général dans l’administration publique, dans toutes les institutions, dans les entreprises souhaite le patron de la Banque centrale. C’est ainsi que nous pouvons élever le niveau des dialogues interinstitutionnels ».


Le président de l’Assemblée nationale française salue, lui aussi, ce projet. C’est pourquoi il a accepté d’accueillir la délégation haïtienne pour « une cérémonie qui fait sens ». Pour Claude Bartolone, Haïti et la France partagent déjà un instrument important pour les échanges : la langue. Un outil incroyable, dit-il, qui permet le partage d’émotions, de mots, de rêves… Sans oublier le symbolisme ou l’histoire entre les deux pays. « Si on est capable de se projeter dans le futur, c’est quelque chose qui montre la continuité historique », a avancé le parlementaire.


Des bourses d’excellence octroyées à des jeunes Haïtiens constituent un geste louable pour les jeunes qui doivent constituer l’élite républicaine. « Nous sommes entrés dans un monde nouveau où les coopérations doivent être orientées plus jamais vers l’avenir, dit-il. La connaissance est indispensable pour une génération. Pour les générations à venir, ce n’est pas avoir une belle voiture qui sera le plus important, mais l’éducation, le logement, la santé. En participant à cette signature, c’est ce signal que nous portons pour l’avenir. C’est aussi le signal que nous portons au développement économique, à la création de richesse », a ajouté M. Bartolone avant de conduire la délégation haïtienne à l’hémicycle où siégeait ce mercredi l’Assemblée nationale. Les députés français ont pris le temps de faire une courte suspension pour saluer à travers ses représentants la République d’Haïti.


Le président du groupe d’amitié France-Haïti, le député Mathieu Hanotin, salue, lui aussi, la concrétisation du projet de la bourse d'excellence. « C’est tout un symbole que nous construisons, a-t-il dit. La vie, elle appartient aux hommes et aux femmes à ce qu’ils en font. Je crois beaucoup aux petites rivières qui font de grands fleuves. »


Evoquant la « dette morale » de la France envers Haïti, le parlementaire croit que cela ne sera pas réglé par un chèque, mais par une relation continue, forte et gagnante-gagnante. « Avec notre modeste place de parlementaire, nous souhaitons contribuer à notre manière dans ce projet et dans d’autres à venir », a assuré Matthieu Hanotin.


Pour ceux qui pourraient douter de la transparence dans l’octroi de ces bourses, les responsables assurent qu’il n’y aura pas de favoritisme. « L’octroi de ces bourses se fera sur la base de mérite », garantit Ronald Gabriel. membre du conseil d'administration de la BRH.


« La formation est importante pour des pays comme Haïti qui ont des déficits en matière de capitaux, a-t-il souligné. La qualité des idées passe par l’éducation. La manière d’aboutir au développement est l’éducation, la formation du capital humain. C’est le principe de base du modèle de croissance endogène. C’est sur la base de cette philosophique que nous faisons la promotion de la formation », a ajouté Gabriel.


Ronald Gabriel souligne par ailleurs que l’appui de la BRH ne se limite pas à la formation universitaire dans les grandes universités européennes ou nord-américaines. « Nous sommes en train de concevoir un programme d’appui au secteur privé à travers la formation pour les métiers vocationnels », a confié M. Gabriel, estimant que les petits métiers sont aussi utiles que la formation universitaire.

On devrait commencer à recevoir les premières applications en janvier prochain. « Les applications vont être ouvertes et traitées, et on aimerait que les dossiers soient d’abord traités par l’ambassade de France en Haïti à travers son espace Campus France à Port-au-Prince », souhaite Jerry Tardieu.


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